ALEXIS HUPIN
Architecte Diplômé de l'ENSA-Marseille-Luminy
DAVID LEININGER
Architecte Diplômé de l'école d'architecture de la ville et des territoires à Marne la vallée
Où ?
Les parois d'infrastructures
La question urbaine est largement conditionnée par les infrastructures qui préfigurent l'aménagement des villes. Dévoreuse d'espace et pourvoyeuse de nuisances, l'infrastructure est souvent mal perçue. Comment retourner cette image pour réconcilier l'infrastructure à la ville? Comment favoriser son appropriation par les habitants pour qu'elle devienne ce lieu commun, de partage au coeur de la ville.
Le mur de soutènement de la ville haute, élément majeur de la métropole marseillaise, se situe à une position stratégique au carrefour des mobilités entre le Vieux Port et la colline de Notre Dame de la Garde.
Opérant une cassure entre ces deux entités géographiques, il constitue une limite franche : la ville haute et son église, la ville basse, ses bateaux de plaisance et le ballet incessant des voitures.
Se placer «entre» apparaît être une façon de réinventer cette ligne pour lui donner une épaisseur que l'on peut occuper, entre ciel et terre, entre terre et mer. La vue depuis la place Saint Victor est conservée. Seul un module ALGECO® appelle la curiosité et matérialise l'accès à l'ensemble suspendu.
Quoi ?
Une «machine à voir» comme outil multifonctionnel
Qui n'a jamais rêvé de parcourir ces grands murs? de pouvoir les arpenter, les escalader, les toucher...
Le ruban ALGECO® déroule un parcours le long de ces parois verticales. Sur Marseille, sa position singulière lui confère un caractère métropolitain, en réponse à l'échelle du piéton mais aussi en réponse à la voiture et aux flux importants qui caractérisent ce lieu. Le projet qui met en scène et offre à voir devient lui-même un objet que l'on regarde puisqu'il s'offre en spectacle à la ville.
Comment ?
Structure primaire
+ ALGECO®
= ruban
A la lecture des possibilités techniques offertes par les modules ALGECO®, il semble intéressant de travailler avec une structure primaire afin d'utiliser ces mêmes modules comme des éléments de composition architecturale. La structure en acier contreventée comprend des UPN et IPN de 20m maximum (pour le transport). Elle vient s'accrocher à une paroi verticale et porte tous les 2.83m soit toutes les largeurs d'ALGECO®. Les modules ALGECO® viennent se plugger sur cette structure profitant d'une grande liberté de composition dans le sens de la longueur.
Pour qui?
Notre société contemporaine semble être accompagnée d'une accélération des échanges, dont la généralisation des smartphones en est l'exemple le plus révélateur. Pour autant, ces échanges ne se traduisent pas d'une quelconque intensification urbaine. Au contraire, l'emprise de l'espace public tend à se réduire dans nos villes et les temps de «pause» se font rares. En venant occuper des espaces délaissés, et en réouvrant la ville sur ses infrastructures, il y a là un champ extra-ordinaire à développer dans les grandes villes et l'agrafe urbaine pourrait alors faire système.
BAPTISTE FRANCESCHI
Architecte Diplômé de l'ENSA-Marseille-Luminy
CAROLINE MANGIN
Architecte Diplômé de l'ENSA-Marseille-Luminy
STÉPHANIE DURNIAK
Architecte Diplômé de l'ENSA-Marseille-Luminy
MARIE FADE
Architecte Diplômé de l'ENSA-Marseille-Luminy
Atelier OH!SOM ARCHITECTES
La ville de demain sera une ville dense, connectée et nous l'espérons à haute qualité environnementale. La technologie face aux enjeux climatiques et la mondialisation de l'information va venir bouleverser nos moeurs et redessiner notre cadre de vie. Dans une société où tout s'accélère, où chaque minute compte nous nous apercevons que le lien social, l'échange et le partage sont des valeurs recherchées par les populations. Aujourd'hui chacun peut se déplacer rapidement, voyager, communiquer ; les distances se sont effacées. Pourtant dans cette agitation ambiante des lieux de rencontre, de socialisation apparaissent pour ne pas oublier de vivre ensemble.
L'espace public sera bientôt un luxe, il faudra alors se tourner vers des espaces de non lieu communément appelés les « délaissés » pour créer les lieux communautaires de demain. Un entre deux, une dent creuse, un mur pignon sont autant de petits espaces que d'histoires à inventer, que de lieux à imaginer.
Dans cette optique nous avons décidé de travailler à partir d'un seul ALGECO® pour une emprise au sol minimum et d'exploiter au maximum sa volumétrie et son développé de façade. Six faces totalement réinventées pour agrandir, créer, alimenter le module. Avec la technique du POP UP par un système ingénieux de pliage et de glissières l'espace réduit à une face 10,20 X 2,90 se démultiplie. Ainsi la façade qui jusque là n'était qu'une enveloppe devient un volume, du mobilier, un écran. Une surprise inattendue, une hétérotopie à elle seule ! Refermé la nuit le module ALGECO® occupe une surface résiduelle, il devient support de signalétique, d'information. Le jour il s'ouvre à la ville et aux gens qui le font vivre pour s'introduire entre les bâtiments et créer de l'espace public créatif.
Car nous l'avons compris ALGECO® est un concept qui permet à l'aide de milliers de modules existants de créer le lieu, le bâtiment propre à une situation. Sous forme de gamme il apporte une réponse personnelle et pertinente.
Le projet « Face B » fort de cette logique est une nouvelle gamme ALGECO® « dépliable » qui permet de créer la combinaison propre à un espace public, à une population, à une pratique. Ainsi une très grande flexibilité est possible pour une proximité optimale.
Nous avons choisi quatre thèmes génériques susceptibles de rassembler le plus grand nombre. Dans un premier temps, les nouvelles pratiques autour de l'alimentation, comment mieux manger le plus rapidement possible en famille ou entre amis. Nous l'avons remarqué jardiner, cuisiner, partager son repas est devenu l'une des occupations favorites des Français au moment même où la pause du déjeuner diminue de moitié.
Nous imaginons un lieu proche, géré par une communauté qui pourrait cultiver, cuisiner sur place et déjeuner ensemble. Par un système de récupération des eaux de pluie et de goutte à goutte le long des « parois potager » la végétation est irriguée. Des panneaux solaires alimentent en électricité la cuisine, le barbecue et créent un espace ombragé pour manger. La nuit le module refermé possède un réservoir en toiture qui stocke l'eau et les bacs plantés participent à l'animation de la rue. Un véritable pique-nique en ville.
Dans un deuxième temps, les nouvelles formes de transport notamment dans les années à venir avec les voitures électriques. Ces véhicules à l'autonomie modérée vont demander des infrastructures de rechargement fréquent, la station service de demain. Dans ces pôles automobiles nous retrouvons un espace de chargement, un lieu de détente, de vente, des sanitaires et d'entretien du véhicule. Grâce à la technologie appelée « ON-LINE ELECTRIC VEHICULE » le véhicule est alimentée par une bande de chargement électrique placée sur la surface en contact avec les roues. Ainsi selon un circuit fermé le passage en continu de véhicules est possible dans une structure économique, alimenté par l'énergie solaire et directement accessible depuis les artères urbaines.
Nous nous sommes également intéressés au sport, à sa capacité de rassembler, de passionner le plus grand nombre. Autour de grands écrans qui relatent les évènements sportifs de la journée en direct il est possible de pratiquer en bas de chez soi ou de son bureau une activité sportive collective : football, basket ball, mini golf, tennis de table, pétanque, yoga, gym . selon les régions et les envies. La nuit le module insolite serait l'occasion de retransmettre les grandes compétitions sportives grâce à ses écrans LED et de rassembler les populations d'un même quartier autour du sport.
Enfin de façon plus cosmopolite nous nous sommes posé la question de l'hébergement en ville et la manière dont il est facile de voyager aujourd'hui. Avec la multiplication des compagnies low cost chacun a la possibilité de se déplacer, pourtant l'hébergement dans les grandes villes est de plus en plus cher. Sur l'exemple du camping urbain instauré en Australie nous nous adressons aux « backpackers ». Ces espaces offriront à ces jeunes voyageurs, un abri et les commodités les plus simples : espaces de rencontre, salles d'eau, connexion internet. Une nouvelle façon de visiter les grandes villes en prenant possession de l'espace public, de ses murs pignons ou aveugles, avec une structure verticale hybride abritant de petites alcôves, de l'information, des points relais. « Face B » est une gamme de module ALGECO® qui répond à un besoin d'ailleurs ensemble, une oasis dans la ville, un cinéma dans les champs, une exposition sur un pont. Par une enveloppe générique productrice d'énergie et un système structurel innovant d'expansion dans l'espace les possibilités sont infinies. L'imaginaire est accéléré, le paysage se transforme au rythme de nos propres idées. Seuls ou combinés entre eux, les modules créent des lieux de convivialité multi générationnels interchangeables et ouverts.
DAMIEN BOBOC
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
LORINE DUFAT
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Belleville
FRANÇOIS GIANNESINI
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
Infrastructures routières
Gourmande d'espace et source de nuisances, l'infrastructure autoroutière est perçue comme négative en ville. En pénétrant dans la ville, elle produit des coupures physiques qui défavorisent l'environnement social et économique des espaces limitrophes et résiduels. Ces structures fissurent littéralement des quartiers en deux.
La connexion entre deux quartiers traversés par une infrastructure routière comme le périphérique est difficile et désagréable pour le piéton ou le cycliste, usagers de la ville.
Sa grande échelle, non adaptée à celle de la ville, sa mono fonctionnalité, contraires aux caractéristiques mêmes de la ville, et ses nuisances sonores ne génèrent pas de réelles urbanité.
Les espaces résiduels qui découlent des infrastructures autoroutières regroupent souvent : activités illicites, graffitis, abris pour SDF, etc.
Aucun aménagement véritable n'est planifié, pourtant ces espaces linéaires présentent un potentiel spatial intéressant et propice pour la densification de la ville contemporaine.
Considérant la situation actuelle des espaces résiduels de ces infrastructures comme le périphérique, les questions que l'on se pose sont les suivantes :
Ces espaces, perçus comme négatifs, peuvent ils devenir des espaces de qualité pour la ville contemporaine de demain ?
La ville a t elle des outils assez forts pour générer une urbanité face aux nuisances d'un périphérique ?
Comment trouver un nouveau système pour densifier la ville en intégrant ces espaces « anti urbains » ?
Il existe plusieurs typologies d'infrastructures autoroutières dans la ville : en tunnel, en tranchées, en surface ou surélevé.
En étudiant un peu le périphérique parisien surtout dans l'actualité du « grand Paris » on se rend compte que les espaces traités pour l'instant sont ceux répondant à la typologie en tunnel ; on recouvre le périphérique pour en faire un espace au dessus agréable pour le piéton. Mais que fait-on alors lorsque le ériphérique est surélevé ; comme une grande partie de Paris Nord Est ?
La structure du module ALGECO® nous paraît une bonne solution pour offrir à la ville des nouveaux lieux originaux conciliant infrastructures autoroutières et espace de la ville.
L'exemple de L'îlot la halle aux cuirs :
un carrefour
d'infrastructures
Fiche descriptive
- Ilot situé dans le 19ème arrondissement entre la rue de la Clôture, les Grands Moulins de Paris, le canal de l'Ourcq et le boulevard Mac Donald
- Traversé par le boulevard périphérique
- Proche des voies SNCF
- A la frontière entre Paris et Pantin
- Contient principalement des équipements: un chapiteau de l'école du cirque et la Halle aux cuirs (entrepôts de la Grande Halle de la Villette) - Mais aussi quelques habitations de forains (sous le périphérique)
± 31000 m²
Historique
A l'époque de l'enceinte des Fermiers Généraux, l'îlot était en pleins champs.
A partir des années 1840, il se situe à la limite de l'enceinte de Thiers, sur la zone non-aedificandi, le grand glacis, devant les bastions.
Il est annexé à Paris en 1920 lors du rachat de la zone non-aedificandi pour en faire la "couronne verte" de Paris.
Dans les années 1965-1970, le périphérique s'installe et scinde l'îlot en deux.
Lors du concours du Parc de la Villette, très peu de concurrent le prirent en compte ; il est depuis devenu un espace de stockage pour la Grande Halle de la Villette.
Il est un exemple typique de la situation où le périphérique est surélevé mais scinde en deux un seul et même îlot.
Programme
Comme vu précédemment, ces espaces résiduels se situant Sous le périphérique sont souvent devenus des abris pour SDF et au vu du nombre croissant d'hôtels utilisés par le Samu social de Paris et de l'augmentation du nombre de prises en charge hôtelières des personnes en famille ; Il semblait important de répondre à la demande croissante du logement d'urgence à Paris en densifiant ces espaces.
De plus pour offrir un lieu de convivialité et de proximité multi générationnelles, une mixité programmatique est importante. Ainsi, l'implantation de pépinières de jeunes entrepreneurs, d'associations pouvant offrir des cours de sport et de musique; ou encore des activités liées à la piste cyclable telles que le « Velo rution » ; répondent à la demande de pôles de vie communautaire hybrides.
cette mixité programmatique contribue ainsi à l'évolution d'un espace public précieux et partagé.
BRICE ROSAYE
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
JEREMIE DRU
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
LOUIS BEFVE
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
ANTOINE SEGUIN
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
La nécessité de contrer l'étalement urbain dans une optique de développement durable autant que dans une volonté d'améliorer le cadre de vie de tous nous amène à repenser la densification de nos villes, qui peuvent nous apparaître saturées.
Pourtant la ville regorge de potentialités inexploitées et considérées comme inexploitables que l'on peut cependant investir de façon éphémère et légère : espaces publics, bâtiments en friche, ouvrages d'art industriels (ponts, métro aérien...).
On constate une volonté générale de se réapproprier son cadre de vie accompagnée d'une émergence de projets qui visent à revitaliser des quartiers à l'initiative de collectifs d'architectes qui incorporent les populations au processus de conception et de réalisation. Ces projets sont liés à la festivité, à la flânerie, à la culture, à l'information, au partage et à l'échange en contestant une notion exclusivement marchande de la ville.
L'utilisation du module ALGECO® est adaptée à ce processus car réactive, immédiate, modulable et réversible. Par le biais du module ALGECO®, les habitants et usagers peuvent se réapproprier la construction et la transformation de leur environnement et ainsi de la vie de leur quartier.
Cette démarche créative et ouverte nécessite un espace de conception et construction de ces projets. Celui-ci s'intègre dans un réseau urbain qui permet leur diffusion. Ceci se présente comme un chantier participatif intégré dans un quartier dynamique qui fonctionne en synergie avec le chantier.
La halle Freyssinet
La halle Freyssinet est adaptée à l'implantation d'un chantier de ce type de par sa situation géographique : au coeur d'un quartier en mutation (ZAC Paris Rive gauche dans le XIIIème arrondissement) lui-même au centre d'un réseau de communications important permettant d'acheminer les projets réalisés vers leur destination.
Le chantier donne naissance à un quartier dans la halle riche des multiples possibilités d'assemblage des modules ALGECO®.
L'intégration de modules dans la trame sublime les qualités de ce patrimoine et inversement, cet ouvrage met en valeur ces modules standardisés.
Le processus participatif et évolutif de ce quartier correspond au mode de vie des étudiants, qui est la population la plus à même de s'investir dans ce type de projet, de se renouveler et de devenir acteur de son environnement proche.
Les activités se développent dans la nef centrale, où la toiture de la halle forme un passage couvert. Les logements quant à eux structurent des rues plus intimes dans les nefs latérales tout en profitant de la lumière naturelle.
Le chantier
Le chantier est situé à l'extrémité de la halle qui débouche sur le boulevard Vincent Auriol, et devient un moteur au coeur du réseau de communication de la métropole.
Une équipe permanente encadre et gère les réalisations du chantier. Celui-ci est ouvert à toute personne souhaitant proposer ou participer à un projet.
La conception des projets est basée sur un processus de recyclage des modules ALGECO®: il est conçu sur place, transporté puis monté sur le site, et une fois démonté, les composants sont ramenés à la halle où ils pourront être réutilisés.
ANIA KLUKOWSKI
Architecte Diplômé de l'INSA STRASBOURG
agence kg-archi
Face aux problèmes d'étalement urbain, de la réduction des espaces publics des villes, de la raréfaction du foncier, nous avons pensé à utiliser les bâtiments existants comme terrains d'expérimentation pour de nouveaux modules ALGECO®. Ceux-ci viennent
« parasiter» les façades des villes créant ainsi une nouvelle forme d'habitat au sens large (logements, musées, bars, terrasses, événementiel.). De cette manière l'espace public ne reste pas limité au sol, mais se développe en hauteur, et permet ainsi d'investir l'ensemble de la ville dans les 3 dimensions. Sur la base d'un module ALGECO® cubique pour une plus grande modularité, nous avons dessiné une structure permettant d'assembler les modules à l'infini, aussi bien à l'horizontale qu'à la verticale. Cette structure permet une accroche aux bâtiments existants. Ces éléments sont
simples et leur nombre est limité pour permettre une mise en oeuvre industrielle. Cependant, le choix du bardage reste infini afin de l'adapter à chaque situation, en fonction du contexte ou du programme.
Ce principe permet de répondre aux nouvelles demandes de flexibilité des espaces, mais également à la mutation de la différenciation entre les sphères publique et privée, en proposant une enveloppe générique pouvant accueillir des programmes divers et autonomes, avec une forme faisant signal et de manière pérenne ou éphémère.